mardi 5 janvier 2021

Simon Goldberg (1923 -1944 )


Simon Goldberg
était membre du R.N.J au groupe 2 Bruxelles Brabant Wallon vraisemblablement depuis 1941. Il deviendra membre de la Direction Nationale du R.N.J. à partir du 19 janvier 1943. Il a été arrêté à Bruxelles par la Gestapo le 27 juillet 1943. Après quelques jours au "347 avenue Louise" il est transféré à la prison de Saint-Gilles, puis transféré « Nacht und Nebel » le 13 novembre 1943 avec un groupe de prisonniers.
Après une courte étape de deux jours à la prison de Essen ils arrivent à Esterwegen le 15 novembre et sont affectés à la baraque N° 6 le 16 novembre. Le 12 février 1944 ils sont transférés à Börgermoore où ils restent jusqu’au 13 mars 1944, date du retour à Esterwegen. Les 8 membres du Comité National du R.N.J. y reçoivent l’acte d’accusation du Volcksgericht début avril 1944 et ils restent à Esterwegen tandis que les autres prisonniers sont transférés vers l’intérieur de l’Allemagne quelques jours plus tard. Reconnu comme juif, Simon Goldberg n'eut plus le bénéfice d'un procès mais fut déporté à Auswitch. Selon l’Abbé Bourguignon, Simon Goldberg est mort par pendaison à DACHAU le 27/7/1943 ( date restant à confirmer?)
Quelques documents pour rappeler sa mémoire : _________________________________________________________ 1. L'Acte d'accusation établi par les Nazis Berlin, W.9. 28/2/44 L'avocat général du Tribunal du Peuple, Roger De Buyst, Fernand Lecocq, Jean Lagneau, Aimé Verneirt, Alfred Steux, Dieudonné Bourguignon, Simon Goldberg, Maurice Orcher Tous en vertu du mandat d'arrêt du 25 février 44 en prévention au camp de prisonniers punis VII à Esterwegen Papenberg (Emsland) J'accuse les accusés d'une aide régulière et commune à l'ennemi de guerre d’Allemagne. Les accusés se sont occupés comme responsables dirigeants d'une association de Jeunesse Communiste contre la force d'occupation allemande en territoire belge occupé, en partie depuis l'année 1940 jusqu'à leur arrestation. Dans cette activité ils se sont efforcés en particulier d'écarter des jeunes belges de la mise au travail en Allemagne. De ce fait, ils se sont mis en contravention avec les par. 9I B, 47, 93St ...... Goldberg (Nom de guerre: Fernand-Fréderic) Goldberg qui est juif, déménagea dans sa prime jeunesse avec ses parents de Varsovie à Bruxelles, y fréquenta les primaires et finalement l'école moyenne jusqu'en mai 1942.déjà en ce temps là il était recherché par les autorités allemandes d'occupation à cause de son activité politique secrète et se tint caché dés ce moment. En 1941, Goldberg fut recruté au communisme par une certain Delcroix et sur sa proposition s'enrôla comme membre du JGS. Il fut d'abord versé dans un groupe de trois à Bruxelles et s'occupa de la diffusion et réception du journal "Jeunesse Nouvelle". Goldberg reprit plus tard la direction d'une section jusqu'à qu'il vient en contact avec l'accusé De Buyst en automne 1942 par l'intermédiaire de sa sœur active également dans le JGS. Il fut appelé par De Buyst à la Direction nationale des JGS comme instructeur de quelques fédérations avec la mission de contrôler les fédérations dans leur travail et de leur transmettre les avis de la Fédération nationale. Il exerça son activité jusqu'à son arrestation. ......... Les accusés ont reconnu de plein accord les activités qui leur sont reprochées..........les accusés se sont rendus coupables d'aide à l'ennemi de guerre de l'Allemagne par leur conduite décrite dans cette acte d'accusation..... ........ Je demande, requiers, l'introduction de l'affaire devant le Tribunal du Peuple et la désignation d'un défenseur aux accusés. (Signé) Lautz

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2. Dans ses mémoires "J'ai eu de la chance c'est tout", Joseph Berman raconte ce que fut le parcours de Simon Goldberg
".... Parmi les responsables à l’échelon national du R.N.J., il y avait Simon Goldberg, qui était encore étudiant. Je ne le connaissais pas avant mon arrestation, je connaissais sa soeur Nina, une des dirigeantes de l’Unité, dont je parle au début de mon récit.
Nous avons sympathisé, il assistait avec nous à tous les séminaires. C’était un garçon d’une grande érudition pour son âge, intelligent et avide de s’instruire. En plus, il avait une belle voix. Je n’oublierai jamais comme il a chanté “ Le temps des cerises “, lors d’une des soirées que nous organisions. Nous avons tous été bouleversés jusqu’aux larmes par ce chant d’espoir. Je possède la photocopie de l’acte d’accusation, dressé par la Gestapo, qui comporte la liste des dirigeants nationaux du R.N.J.
L’abbé Bourguignon, seul survivant par miracle, de cette liste d’accusés, a remis cette copie à son retour de captivité à Henri Goldberg, le jeune frère de Simon. On y voit le nom de Simon Goldberg, barré sur la liste, sans autre commentaire. L’explication c’est que Simon Goldberg, étant Juif, a été jugé par les magistrats allemands indigne d’un procès. Il fut pendu à Dachau sans jugement. Par contre le dernier sur cette liste, Maurice Orcher, a été jugé et exécuté avec les autres, les Allemands ignoraient qu’il était Juif. Je m’en souviens très bien, c’était un solide garçon, de taille moyenne à peine plus âgé que moi, Juif Belge de vieille souche. Son frère était commissaire de police, nous avons souvent parlé ensemble, malgré qu’il était assez taiseux de nature.
Les huit hommes qui figurent sur cet acte d’accusation étaient les chefs importants du Rassemblement National de la Jeunesse, à qui la Gestapo a fait l’honneur d’un procès.

....... le retour le 7 mai 1945 :

Nous fûmes transportés à Bruxelles, dans le local de la J.O.C. près de la gare du Midi. Là, je fus interpellé par Nina Goldberg, qui était là avec sa mère, qui me demanda si j’avais vu son fils Simon.
Oui ! J’étais avec lui à Esterwegen jusqu’en avril 1944. Depuis, j’étais sans nouvelles. J’ai été envoyé d’un côté, lui d’un autre. Je n’ai jamais oublié le regard de cette mère , qui assistait au retour sain et sauf d’un compagnon de captivité de son fils . Son fils n’est pas revenu, il a été pendu à Dachau. J’ai toujours éprouvé un vague sentiment de culpabilité d’avoir survécu, alors que tant de mes amis ne sont pas rentrés. Pourquoi eux et pas moi ? Je n’y suis pour rien. “ J’ai eu de la chance, c’est tout ...” ________________________________________________________


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