dimanche 17 mars 2024

 


Hommage aux victimes rapatriées d'Allemagne, Article du Soir (Belgique) 21 juillet 1951.

Cette cérémonie s'est déroulée le vendredi 21 juillet 1951 dans la grande salle du Tir National (Bruxelles - Belgique) en hommage à 16 patriotes.

Seize victimes mais seulement quatre cercueils. 

Premier cercueil : Paul HENDRICKX; Antoine MEUWIS; (Prisonniers politiques) 

Second cercueil:  Edmond De COCK; Alexis LICOUR; Frans RUYTS; Gustave Van BOXTEAL; 

Troisième cercueil: Jean COURTOIS; Armand RICHELET (premiers sergents mitrailleur de bord)

Quatrième cercueil celui des résistants décapités à Munich : Félix de SAINT-ANDRE; Jean LAGNEAU; Fernand COCQ; Alfred STEUX; Norbert VAN BEVEREN; Aimé VERNEIRT et Maurice ORCHER

"Les dépouilles mortelles des prisonniers politiquent demeurent au Tir National en attendant que les familles aient indiqué l'endroit  de l'inhumation"..."Après les absoutes, l'inhumation a eu lieu, vers midi et demi à la Pelouse d'honneur de la Force Aérienne.."

Rappelons  que Simon GOLDBERG appartenant au même groupe de résistance   fut déporté à Auschwitz. Selon l’Abbé Bourguignon, Simon Goldberg est mort par pendaison à DACHAU le 27/7/1943 ( date restant à confirmer).


samedi 16 mars 2024

Monument d'hommage aux juifs de Belgique tombés dans la résistance à l'occupant nazi 1940-1945


 

J'ai enfin pu trouver sur internet une photo lisible du monument d' "hommage aux juifs de Belgique tombés dans la résistance à l'occupant  nazis 1940-1945" de Bruxelles.  Il s'agit du Mémorial aux Martyrs juifs de Belgique, situé square des Martyrs juifs et inauguré le 19 avril 1970.

Les noms de Maurice Orcher et Simon Goldberg y figurent.

Lire le très intéressant article de Daniel Weyssow, « La vie juive dans le quartier Marolles‑Midi », Témoigner. Entre histoire et mémoire [En ligne], 133 | 2021, mis en ligne le 25 février 2023, consulté le 16 mars 2024. 

URL :  : http://journals.openedition.org/temoigner/10468 

DOI : https://doi.org/10.4000/temoigner.10468

Photo © Daniel Weyssow / Fondation Auschwitz. ASBL Mémoire d’Auschwitz Belgique



samedi 28 janvier 2023

Maurice Orcher Résistant et Martyr.




Maurice Orcher
 est né à Anderlecht (Belgique) le 3 septembre 1919 et a été exécuté par les Nazis le 27 octobre 1944 à Munich (Allemagne).

Pour voir l'acte d'accusation établi par les nazis, cliquez ici
Pour connaître son périple depuis la Prison de St Gilles à Bruxelles jusque son lieu d'éxécution, cliquez ici
Maurice Orcher a reçu le 15/11/1948, à titre posthume les décoration suivantes, par arrêté de S.A.R le Prince Régent de Belgique du 11/10/1948:
  • Croix de Chevalier de Leopold II avec Palme
  • Croix de Guerre 1940 avec Palme
  • Médaille de la Résistance

pour " Membre de l'armée belge des partisans, actif et dévoué; réalisa à l'entière satisfaction de ses chefs les missions dont il fut chargé: sabotages, transport d'armes et d'explosifs, diffusion de la presse clandestine.

Arrêté et déporté en Allemagne, y fut exécuté à Munich le 27 octobre 1944."

Enfin, par arrêté Royal du N°269 du 9 avril 1951, il reçu la :

  • Croix du Prisonnier Politique 1940-1945 avec un ruban surchargé de 3 étoiles. La photographie montre la Médaille commémorative de la guerre 1940-1945 avec les 3 étoiles.
Après son exécution et celle de ses malheureux camarades de captivité, leurs cadavres furent incinérés et leur cendres furent rapatriées en Belgique et mises en terre. Nous cherchons leurs sépultures et toute information des informations à ce sujet.

On aurait pu tout ignorer du destin de Maurice Orcher et de ses camarades d'infortune. Heureusement, à la fin de la guerre, c'est l'Abbé Dieudonné Bourguignon miraculeusement réchappé à la mort qui a raconté l'histoire du groupe aux familles. L'arrestation des résistants pas les Nazis, leur périple de camp en camp, le procès sommaire puis l'exécution.

Comment l'Abbé Bourguignon a échappé à la mort, reste à ce stade un mystère! Pour certains c'est une heureuse erreur administrative qui en est à l'origine, pour d'autres il s'est évadé alors après avoir administré l'extrême onction à un officier allemand catholique.

"The Square Magazine" écrit sur la Loge Liberté Chérie

Fier d'avoir modestement contribué à cet excellent article de Square Magazine sur la "Loge Liberté Chérie" et les témoignages de Franz Bridoux.

A lire dans Square magazine

"Liberté chérie was a Masonic Lodge founded in 1943 by Belgian Resistance fighters and other political prisoners at Esterwegen concentration camp. It was one of the few lodges of Freemasons founded within a Nazi concentration camp during the Second World War."





mardi 5 janvier 2021

Simon Goldberg (1923 -1944 )


Simon Goldberg
était membre du R.N.J au groupe 2 Bruxelles Brabant Wallon vraisemblablement depuis 1941. Il deviendra membre de la Direction Nationale du R.N.J. à partir du 19 janvier 1943. Il a été arrêté à Bruxelles par la Gestapo le 27 juillet 1943. Après quelques jours au "347 avenue Louise" il est transféré à la prison de Saint-Gilles, puis transféré « Nacht und Nebel » le 13 novembre 1943 avec un groupe de prisonniers.
Après une courte étape de deux jours à la prison de Essen ils arrivent à Esterwegen le 15 novembre et sont affectés à la baraque N° 6 le 16 novembre. Le 12 février 1944 ils sont transférés à Börgermoore où ils restent jusqu’au 13 mars 1944, date du retour à Esterwegen. Les 8 membres du Comité National du R.N.J. y reçoivent l’acte d’accusation du Volcksgericht début avril 1944 et ils restent à Esterwegen tandis que les autres prisonniers sont transférés vers l’intérieur de l’Allemagne quelques jours plus tard. Reconnu comme juif, Simon Goldberg n'eut plus le bénéfice d'un procès mais fut déporté à Auswitch. Selon l’Abbé Bourguignon, Simon Goldberg est mort par pendaison à DACHAU le 27/7/1943 ( date restant à confirmer?)
Quelques documents pour rappeler sa mémoire : _________________________________________________________ 1. L'Acte d'accusation établi par les Nazis Berlin, W.9. 28/2/44 L'avocat général du Tribunal du Peuple, Roger De Buyst, Fernand Lecocq, Jean Lagneau, Aimé Verneirt, Alfred Steux, Dieudonné Bourguignon, Simon Goldberg, Maurice Orcher Tous en vertu du mandat d'arrêt du 25 février 44 en prévention au camp de prisonniers punis VII à Esterwegen Papenberg (Emsland) J'accuse les accusés d'une aide régulière et commune à l'ennemi de guerre d’Allemagne. Les accusés se sont occupés comme responsables dirigeants d'une association de Jeunesse Communiste contre la force d'occupation allemande en territoire belge occupé, en partie depuis l'année 1940 jusqu'à leur arrestation. Dans cette activité ils se sont efforcés en particulier d'écarter des jeunes belges de la mise au travail en Allemagne. De ce fait, ils se sont mis en contravention avec les par. 9I B, 47, 93St ...... Goldberg (Nom de guerre: Fernand-Fréderic) Goldberg qui est juif, déménagea dans sa prime jeunesse avec ses parents de Varsovie à Bruxelles, y fréquenta les primaires et finalement l'école moyenne jusqu'en mai 1942.déjà en ce temps là il était recherché par les autorités allemandes d'occupation à cause de son activité politique secrète et se tint caché dés ce moment. En 1941, Goldberg fut recruté au communisme par une certain Delcroix et sur sa proposition s'enrôla comme membre du JGS. Il fut d'abord versé dans un groupe de trois à Bruxelles et s'occupa de la diffusion et réception du journal "Jeunesse Nouvelle". Goldberg reprit plus tard la direction d'une section jusqu'à qu'il vient en contact avec l'accusé De Buyst en automne 1942 par l'intermédiaire de sa sœur active également dans le JGS. Il fut appelé par De Buyst à la Direction nationale des JGS comme instructeur de quelques fédérations avec la mission de contrôler les fédérations dans leur travail et de leur transmettre les avis de la Fédération nationale. Il exerça son activité jusqu'à son arrestation. ......... Les accusés ont reconnu de plein accord les activités qui leur sont reprochées..........les accusés se sont rendus coupables d'aide à l'ennemi de guerre de l'Allemagne par leur conduite décrite dans cette acte d'accusation..... ........ Je demande, requiers, l'introduction de l'affaire devant le Tribunal du Peuple et la désignation d'un défenseur aux accusés. (Signé) Lautz

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2. Dans ses mémoires "J'ai eu de la chance c'est tout", Joseph Berman raconte ce que fut le parcours de Simon Goldberg
".... Parmi les responsables à l’échelon national du R.N.J., il y avait Simon Goldberg, qui était encore étudiant. Je ne le connaissais pas avant mon arrestation, je connaissais sa soeur Nina, une des dirigeantes de l’Unité, dont je parle au début de mon récit.
Nous avons sympathisé, il assistait avec nous à tous les séminaires. C’était un garçon d’une grande érudition pour son âge, intelligent et avide de s’instruire. En plus, il avait une belle voix. Je n’oublierai jamais comme il a chanté “ Le temps des cerises “, lors d’une des soirées que nous organisions. Nous avons tous été bouleversés jusqu’aux larmes par ce chant d’espoir. Je possède la photocopie de l’acte d’accusation, dressé par la Gestapo, qui comporte la liste des dirigeants nationaux du R.N.J.
L’abbé Bourguignon, seul survivant par miracle, de cette liste d’accusés, a remis cette copie à son retour de captivité à Henri Goldberg, le jeune frère de Simon. On y voit le nom de Simon Goldberg, barré sur la liste, sans autre commentaire. L’explication c’est que Simon Goldberg, étant Juif, a été jugé par les magistrats allemands indigne d’un procès. Il fut pendu à Dachau sans jugement. Par contre le dernier sur cette liste, Maurice Orcher, a été jugé et exécuté avec les autres, les Allemands ignoraient qu’il était Juif. Je m’en souviens très bien, c’était un solide garçon, de taille moyenne à peine plus âgé que moi, Juif Belge de vieille souche. Son frère était commissaire de police, nous avons souvent parlé ensemble, malgré qu’il était assez taiseux de nature.
Les huit hommes qui figurent sur cet acte d’accusation étaient les chefs importants du Rassemblement National de la Jeunesse, à qui la Gestapo a fait l’honneur d’un procès.

....... le retour le 7 mai 1945 :

Nous fûmes transportés à Bruxelles, dans le local de la J.O.C. près de la gare du Midi. Là, je fus interpellé par Nina Goldberg, qui était là avec sa mère, qui me demanda si j’avais vu son fils Simon.
Oui ! J’étais avec lui à Esterwegen jusqu’en avril 1944. Depuis, j’étais sans nouvelles. J’ai été envoyé d’un côté, lui d’un autre. Je n’ai jamais oublié le regard de cette mère , qui assistait au retour sain et sauf d’un compagnon de captivité de son fils . Son fils n’est pas revenu, il a été pendu à Dachau. J’ai toujours éprouvé un vague sentiment de culpabilité d’avoir survécu, alors que tant de mes amis ne sont pas rentrés. Pourquoi eux et pas moi ? Je n’y suis pour rien. “ J’ai eu de la chance, c’est tout ...” ________________________________________________________


samedi 12 décembre 2020

Franz Bridoux témoigne sur la vie au camp d'Esterwegen

Franz Bridoux alias Jean-Pol Normand
dans la clandestinité en 1943
Tout a commencé par un simple mail à l'auteur de ce blog.
" Bonjour, Je m’appelle franzbridoux@ . Membre du comité régional Mons-Borinage du R.N.J J’ai été arrêté avec le Comité National dont faisait partie Maurice Orcher avec Dieudonné Bourguignon,Jean Lagneau,… J’ai connu Maurice Orcher (Marcel) à la baraque 6 à Esterwegen. J’ai réunis pas mal de documents que je crois susceptibles de vous intéresser (entre autres un acte d’accusation pour le Volkgericht sur lequel figure notamment les reproches à Maurice Orcher. Ainsi que le bordereau de transfert en tant que N.N. Voulez vous me faire savoir si vous êtes intéressé , sans trop Tarder s.v.p. car j’ai 85 ans !!! et ma santé n’est pas brillante. Bien à vous Franz Bridoux."
La rencontre a eu lieu le matin 26 décembre 2008. Pendant cette matinée, Franz Bridoux a raconté son parcours de résistant et a beaucoup parlé de la vie au camp d'Esterwegen.
Franz Bridoux est né le 1er. janvier 1924 à Péruwelz ( Hainaut) de parents borains. De 1932 à 1935 Franz séjourne avec ses parents au Congo en pleine forêt équatoriale sans aucune possibilité de scolarisation. Sa mère décède au Congo fin 1934 et Franz revient fin 1935, il vivra au Borinage chez ses oncle et tante. Mobilisé avec les 16 à 35 ans. Il part rejoindre les Centres de Recrutement de l’Armée Belge en Gascogne où il va travailler dans une ferme jusqu’au moment de son rapatriement fin août 1940. Il reprend ses études secondaires et très sportif entreprend une formation de prof. de gymnastique.
En 1941, il s’engage dans l’organisation de résistance le "Rassemblement National de la Jeunesse R.N.J" -section jeunes du Front de l’Indépendance – F.I. Très actif comme agent recruteur et organisateur il crée plusieurs sections locales du R.N.J. Il abandonne ses études et se fait engager comme ouvrier manœuvre à la Sté Carbochimique à Tertre pour y créer une section du R.N.J.
En mars 1943 il est convoqué pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne le S.T.O. "Réfractaire" , il passe dans la clandestinité et devient Responsable des cadres de la régionale Mons-Borinage du R.N.J. et agent de liaison avec les autres organisations de résistance : F.I. – P.A. – A.S., …
En juillet 1943, devient « Partisans Armés » mais est arrêté par la Gestapo de Bruxelles le 3 août 1943 dans une série d’arrestations en cascade. Bref séjour pour interrogatoires « musclés » au siège de la Gestapo 347 avenue Louise à Bruxelles.

Graffitis sur les murs du 347 av. Louise

RNJ et au dessus FB (Franz Bridoux)
Puis, 3 mois à la prison de Saint-Gilles et départ en Allemagne comme Nacht und Nebel le 12 novembre 1943, arrivée à Esterwegen le 16 novembre à la baraque 6.

Entrée monumentale du Camp d'Esterwegen

A la barraque 6, il trouve des dirigeants nationaux et régionaux du RNJ, des Francs-maçons, des socialistes, des catholiques, auxquels se joindront aussi par la suite des prisonniers français membres des FTPF (francs-tireurs partisans français) du Nord Pas-de-Calais. Trois autres R.N.J. (le président national l’Abbé Bourguignon, et les deux régionaux André Volcke et Robert Wolstayn sont à la baraque 5.

Il s'agit là de simples baraques en bois divisées en zones: le réfectoire, le dortoir et les sanitaires.

Au sein de la baraque 6, les groupes se reconstituent et la vie s'organise autour de grandes tables. Le travail y est inutile et humiliant, on trie des douilles que les allemands mélangent à nouveau le soir. La nourriture est insuffisante et les prisonniers perdent 5 kg par mois.

Les tables s'organisent en groupes J (pour les RNJ), K (pour Catholiques), S (pour socialistes), et les Francs -maçons. A la table 5 par exemple, siégeait Franz Bridoux, à la table 2, Maurice Orcher et Roger Debuyst.

Franz n’a pas 20 ans et n’a aucune information concernant la franc-maçonnerie. Pourtant il sera rapidement en très bonnes relations avec les Franc-Maçons qui partagent la table 3 avec ses compagnons du Comité National du R.N.J. dont Jean Lagneau, ami de longue date du résistant Ju*f -communiste et franc-maçon Luc Somerhausen.

Fin avril 1944, Franz et trois autres dirigeants régionaux du R.N.J. : Joseph Berman, Marius et Marcel Cauvain sont transférés à la prison de Ichtershausen (Thuringe). Début avril 1945, évacuation et « marche de la mort » vers les montages de la Haute Silésie.
Ils s’évaderont ensemble à Posneck à PÖSNECK le 11avril 1945 et seront libérés par l’armée américaine le 15 avril. Rapatriement par avion le 7 mai 1945.

Franz Bridoux à sa libération en 1945

lundi 25 juin 2012

Pavé de mémoire au nom de Maurice Orcher




Le dimanche 24 juin 2012, a été apposé sur le trottoir au 31 rue Verhas à Bruxelles,   le pavé de mémoire au nom de Maurice Orcher, en présence de l'artiste allemand Gunther Demnig et de membres de la famille de Maurice Orcher.